08 Apr2016
Inno’vin et Aquitaine Science Transfert s’associent pour l’innovation dans le secteur vitivinicole
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Aquitaine Science Transfert et le cluster Inno’vin annoncent un bilan positif de leur appel à résultat de recherche TECHNOVIN lancé fin 2014 : 10 projets récoltés, dont 3 viennent d’être labellisés par le cluster Inno’vin et financés par la SATT Aquitaine pour un montant de plus de 300 K€.
Dans le cadre de son activité de valorisation de la recherche publique, Aquitaine Science Transfert (la Société d’Accélération de Transfert de Technologie d’Aquitaine) a lancé fin 2014, en collaboration avec le cluster Inno’vin, un Appel à Résultats de Recherche (TECHNOVIN) auprès des laboratoires publics aquitains et des entreprises en collaboration avec ces mêmes laboratoires. Cet appel était une première dans le secteur vitivinicole.
L’appel à résultats de recherche s’adresse à des projets dont le résultat scientifique est validé, afin de les soutenir et de les accompagner dans une maturation technico-économique. Cette maturation se traduit ensuite par un transfert sur les marchés à courte ou moyenne échéance au travers de partenaires industriels ou de créations de start-up.
L’objectif de TECHNOVIN était d’identifier des innovations issues de travaux de recherche et potentiellement applicables dans le secteur vitivinicole sur de nombreuses thématiques : capteurs, produits de biocontrôle, traitement physique des vins, méthodes d’analyse, outils d’aide à la décision…
Cet appel a permis de retenir 10 projets, dont 3 ont déjà été labellisés par le cluster Inno’vin et financés par Aquitaine Science Transfert pour plus de 300 K€ : SO2WINE, EARN et PHEROWINE. Les autres demeurent aujourd’hui en phase d’instruction.
Fort de ce succès, un deuxième appel à résultat de recherche a été lancé 2015-2016.
SO2WINE, une mesure simple et rapide des sulfites dans le vin
A ce jour, il n’existe pas au sein des exploitations viticoles de moyens rapides, directs et facilement utilisables par un non-spécialiste, pour mesurer la quantité de sulfites (SO2) présentes dans le vin, de manière libre ou combinée (c’est-à-dire liée à d’autres composés).
Le projet SO2WINE a pour ambition de développer une nouvelle méthode pour le dosage du SO2 dans différents types de vins en se basant sur une mesure électrochimique directe, précise et très rapide.
Ce projet est porté par Stéphane Arbault, chercheur du groupe NanoSystèmes Analytiques (NSysA) de l’Institut des Sciences Moléculaires (ISM – Université de Bordeaux / Bordeaux INP / CNRS). Les études déjà réalisées ont mis en évidence une sensibilité et une spécificité très satisfaisantes, la méthode mise en œuvre permettant déjà d’obtenir en quelques minutes des valeurs de concentrations en sulfites très proches de celles obtenues par la méthode de dosage classiquement utilisée en œnologie.
L’objectif est à présent de mettre au point un système portatif et utilisable directement au chai comprenant une sonde intégrant un ensemble d’électrodes et un boîtier de mesure. Cette technologie offrira donc un outil simple, efficace et compétitif en prix pour mesurer le SO2 libre et le SO2 moléculaire contenus dans les vins, sans mettre en œuvre de méthodes chimiques plus complexes réservées aux laboratoires d’analyses œnologiques.
Les résultats des mesures effectuées dans le cadre du projet serviront de démonstrateur dans l’objectif de licencier la technologie à un partenaire commercialisant du matériel d’analyses en œnologie.
SO2WINE s’appuie sur de nombreuses compétences de l’ISM, de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV), mais également de deux de leurs cellules de transfert de technologie respectives, BrivaTech et Amarante Process (départements gérés par l’ADERA et soutenus par la Région Aquitaine).
Voir la fiche projet SO2WINE
EARN, une prédiction automatique du rendement
Co-financé par Aquitaine Science Transfert et les Vignerons de Tutiac, le projet EARN (Estimation Automatique du ReNdement) vise à développer un outil d’estimation du rendement des parcelles de vigne.
Issu du laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système (IMS – Université de Bordeaux / Bordeaux INP / CNRS) et actuellement en test sur le terrain par les viticulteurs, ce dispositif embarqué permettra d’apprécier précocement et de façon précise (objectif de fiabilité fixé à plus de 90%) le volume de vendange et d’en déduire un plan d’actions adapté.
Basé sur plus de dix ans de travaux de recherche au sein du laboratoire IMS, le dispositif, installé sur un engin agricole (tracteur, enjambeur ou quad), sera composé d’une caméra photographiant les grappes tout au long de la saison et d’un système traitant ces images grâce à un algorithme estimant le nombre de grappes et de baies et leur volumétrie. La mesure pourra se faire automatiquement lors d’autres travaux sur la vigne.
Labellisé par le cluster Inno’vin en décembre 2014 et soumis avec succès par Aquitaine Science Transfert à son Comité d’Investissement en février 2015, le projet va bénéficier d’un financement de maturation de 112 000 euros, dont la moitié sera prise en charge par Les Vignerons de Tutiac.
« Ce projet est particulièrement intéressant pour Aquitaine Science Transfert car il est basé sur une co-maturation avec un partenaire aquitain, futur utilisateur de la technologie. Cette co-maturation est fondamentale pour la réussite du projet, car elle permet à la fois d’avoir un programme de maturation appliquée aux besoins des futurs acheteurs de la technologie et de mettre en situation le prototype dans les conditions réelles d’utilisation », précise Christian Massus, responsable Marketing d’ Aquitaine Science Transfert.
Les Vignerons de Tutiac, adhérents d’Inno’vin, sont un partenaire essentiel du projet. Très investis dans le développement et les essais d’outils qui permettent de progresser dans la maîtrise technique dans la vigne comme au chai, ils vont mettre en place et suivre les essais au vignoble. Ils vont également participer, par leurs conseils professionnels, au développement et à l’adaptation de l’outil. Cette situation d’« early adopter » et de futur prescripteur favorisera la pénétration du marché de SO2WINE.
Le laboratoire de l‘Intégration du Matériau au Système va concevoir le capteur ainsi que l’algorithme d’estimation automatique du rendement, avec l’aide de la cellule de transfert Vitinnov qui assurera la validation agronomique des solutions testées. Le projet sera finalisé fin 2016.
Voir la fiche projet EARN
PHEROWINE, une nouvelle voie de synthèse et de diffusion de phéromones pour la confusion sexuelle des insectes nuisibles
Le projet PHEROWINE, labellisé par Inno’vin en avril 2015 et validé par Aquitaine Science Transfert lors de son Comité d’Investissement de juillet 2015, concerne la mise au point d’un procédé alternatif de synthèse de trois phéromones par flux continu, susceptibles d’être utilisées à la place de pesticides classiques afin de lutter contre les vers de la grappe : Lobesia, Cochylis et Planococcus. Ce projet s’inscrit donc pleinement dans l’objectif global de la filière vitivinicole de diminuer les intrants dans le vignoble, par utilisation de produits de biocontrôle.
Les trois phéromones qui vont être travaillées dans ce projet sont déjà connues et commercialisées, ce qui rend à ce titre très pertinent l’apport de la chimie en flux continu pour leur synthèse. La chimie en flux continu est une méthode d’avenir : elle permet d’automatiser des synthèses de molécules aujourd’hui réalisées sur paillasse, en diminuant ainsi fortement leurs coûts de production.
Le projet est porté par le l’Institut des Sciences Moléculaires (ISM – Université de Bordeaux / Bordeaux INP / CNRS) en partenariat avec un industriel, la société M2i Life Sciences, deuxième producteur mondial de phéromones. M2i dispose déjà d’une méthode propre de diffusion des phéromones, qui se base sur une micro-encapsulation verte à l’aide de surfactants biosourcés et sans addition de solvants.
Ainsi, on peut espérer que l’industrialisation de cette méthode par la société M2i répandra l’usage des phéromones, grâce à des coûts de production réduits et un usage plus facile pour les viticulteurs.
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