Biocontrôle : le consensus dans les vignes ?
CONFIDENCES D’EXPERTS
Protéger l’environnement
Cet article, rédigé par le Pool Conseil INNO’VIN, est le cinquième d’une série nommée « Confidences d’experts ». Ces publications ont pour objectif de fournir des pistes de réflexion autour de cinq grandes questions que se posent les producteurs.
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BIOCONTRÔLE : LE CONSENSUS DANS LES VIGNES ?
En viticulture biologique ou conventionnelle, le potentiel offert par le biocontrôle pour limiter le recours aux pesticides fait l’unanimité, autant que les interrogations suscitées par son utilisation. Les multiples innovations et essais ainsi que l’expérience acquise montrent un consensus sur les facteurs clés de succès du biocontrôle :
1. Surveiller l’équilibre biologique obtenu
Le biocontrôle ne cherche pas à éradiquer un parasite, mais à maintenir son développement dans des limites acceptables pour la production, tant pour la quantité et la qualité de récolte que pour la pérennité de la santé du vignoble. Il est donc indispensable de contrôler cet équilibre par des observations régulières selon un protocole précis. Ces résultats objectifs permettent de confirmer l’atteinte de l’équilibre visé ou de soutenir l’action du produit de biocontrôle par des actions complémentaires (prophylaxie renforcée, travail mécanique, nutrition, produits phytosanitaires biologiques ou conventionnels appliqués ponctuellement et/ou localement, etc.).
2. S’engager dans une démarche pérenne
Cette gestion d’équilibre ne peut être atteinte que sur le long terme. Pour chaque millésime, elle dépend avant tout de la pression sanitaire de l’année, elle-même dépendante de conditions météorologiques nonmaîtrisables. La mise en place du biocontrôle ne peut donc s’envisager que de manière pérenne et en ayant conscience que les actions de soutien utiles peuvent être très variables d’une année à l’autre, ce qui entraîne une nécessaire souplesse dans l’organisation du travail.
3. Sélectionner les ilots puis cibler ou globaliser
La réflexion, la prise de décision et le déploiement du biocontrôle ne suivent pas la même logique que la construction et la mise en oeuvre d’un itinéraire technique classique (qu’il soit bio ou conventionnel) de protection phyto. La sélection des ilots est donc primordiale pour commencer à intégrer ces pratiques dans les habitudes de travail. De même, il est possible de cibler un ou plusieurs parasites (ver de la grappe, ravageurs, maladies cryptogamiques, etc.) ou au contraire de passer à une approche biocontrôle complète sur un ilot donné.
4. Approfondir sa connaissance parcellaire
Tant pour le choix des moyens de biocontrôle à mettre en oeuvre que pour le suivi de l’atteinte de l’équilibre biologique, une connaissance parcellaire minimale est nécessaire et son approfondissement (données structurelles et millésimées) est un atout majeur pour progresser dans l’utilisation du biocontrôle. Les capteurs connectés, la télédétection, la proxydétection et
les innovations numériques complètent pour cela efficacement les observations du viticulteur.
En Bref
Pour respecter ces facteurs clés de succès et tirer tous les bénéfices des solutions de biocontrôle, opter pour un accompagnement technique approprié est gage de sérénité. Cet accompagnement peut concerner la connaissance des produits de biocontrôle (fabricants, techniciens viticoles…), l’expertise agronomique et biologique (entomologiste, biologiste, techniciens viticoles…), la qualité et la quantité des observations terrain (techniciens viticoles, télédétection, proxydétection, viticulture de précision…).
Les contributrices
Laurence Frouin, Raisonnance
Marine Le Moigne Grelet, Agrodata Consulting
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