Décarbonation de la filière vitivinicole : la data des fournisseurs comme levier stratégique
La transition écologique est une priorité pour la filière vitivinicole, et les fournisseurs y jouent un rôle clé. Lors du webinaire « Décarbonation de la filière vitivinicole : la data des fournisseurs a de la valeur », plus de 100 participants ont exploré les meilleures pratiques pour réduire l’empreinte carbone, notamment grâce à des outils innovants comme WinePilot. Découvrez comment la collecte et l’utilisation des données carbone peuvent accélérer la transition vers une viticulture plus durable, en impliquant l’ensemble des acteurs, des producteurs aux fournisseurs.
Face aux défis climatiques, économiques et sociétaux, la transition écologique est devenue une priorité, tant pour les producteurs que pour les fournisseurs de la filière vitivinicole. Lors du webinaire intitulé « Décarbonation de la filière vitivinicole : la data des fournisseurs a de la valeur », plus de 100 participants se sont réunis pour échanger sur les meilleures pratiques et les outils disponibles pour réduire l’empreinte carbone de la viticulture.
Ce webinaire s’inscrit dans une démarche stratégique à long terme, car l’avenir de la filière repose sur sa capacité à répondre aux nouvelles exigences en matière de développement durable. Voici les principaux enseignements et pistes d’actions évoqués lors de cet événement, qui visent à accélérer la transition écologique de la filière vitivinicole.
Les fournisseurs de la filière vitivinicole au cœur de la décarbonation
L’étude prospective menée par Vinseo, réseau des fournisseurs de la filière vitivinicole occitane, a révélé quatre scénarios pour l’avenir du secteur à horizon 2045. Au moins deux d’entre eux insistent sur l’importance des démarches de décarbonation pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs et des producteurs. Les vignerons eux-mêmes, face aux changements climatiques et aux réglementations, exigent désormais des solutions concrètes et efficaces pour réduire leur empreinte écologique.
Le message est clair : les fournisseurs vitivinicoles ont un rôle déterminant dans cette transition. En modifiant leurs pratiques et en adoptant des innovations techniques, ils peuvent avoir un impact direct sur le bilan carbone global de la filière.
Pourquoi mesurer son empreinte carbone dès aujourd’hui ?
Caroline Forgues, du Groupe Oeneo, a souligné l’importance de commencer tôt la mesure de son empreinte carbone. Cette démarche permet non seulement de répondre aux exigences de reporting financier, mais également d’anticiper les évolutions réglementaires futures. Selon elle, intégrer le développement durable dans les stratégies d’entreprise offre un avantage concurrentiel en répondant aux attentes des clients, notamment lors des appels d’offres.
De plus, cette démarche permet de réduire l’utilisation des matières premières et d’innover dans la conception des produits. Cela apporte également du sens aux collaborateurs de l’entreprise, en participant à une culture commune autour de la responsabilité environnementale.
Le bilan carbone de la filière viticole : quels leviers pour les fournisseurs ?
Les experts de Carbone 4 ont insisté sur l’importance du scope 3 (voir image ci-dessous), qui représente la majeure partie des émissions carbone dans un domaine viticole, notamment en ce qui concerne les achats de produits et services. Pour réduire efficacement ces émissions, plusieurs leviers d’action ont été proposés aux fournisseurs :
- Conditionnement : représente 50% de l’empreinte carbone, le verre et l’aluminium recyclés sont des solutions à faible empreinte carbone, tandis que le bag-in-box et le réemploi des bouteilles sont des alternatives prometteuses.
- Transport : Limiter l’usage de l’avion pour le transport des marchandises et privilégier les porte-conteneurs ou les solutions maritimes et fluviales réduit considérablement l’impact environnemental.
- Viticulture : Encourager l’utilisation de piquets en bois issus du pin maritime français et remplacer les piquets en acier galvanisé, tout en investissant dans des technologies agricoles plus propres, comme le robot électrique autonome (Naïo Technologies par exemple) ou le tracteur BioGNV.
Les actions de sobriété, efficacité énergétique et le choix de vecteurs moins carbonés peuvent aider les fournisseurs à minimiser l’impact de leurs produits et services tout en accompagnant la transition vers une viticulture durable.
Achats responsables : un pilier pour une viticulture durable
Caroline Prêtet-Lataste, responsable des projets environnementaux du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux), a exposé une série d’initiatives visant à rendre les achats responsables au sein de la filière vitivinicole. L’objectif est d’atteindre d’ici 2030 une réduction de 54 % des émissions de gaz à effet de serre, tout en certifiant 100 % des surfaces viticoles en démarche durable.
- Verre & conditionnement : écoconception avec Adelphe et réemploi bouteilles
- Fret : renforcer les actions collectives, développer le transport maritime et fluvial
- Pratiques viticoles : réduire la consommation d’intrants
- Efficacité énergétique des bâtiments
- Au-delà de la réduction : compensation via plantation de forêts durables
Les fournisseurs doivent donc repenser leurs relations commerciales en tenant compte des trois piliers du développement durable : environnement, social et économie. Cela implique de s’engager auprès des partenaires certifiés ou labellisés et d’adopter des pratiques de production respectueuses des ressources naturelles. Le CIVB met des outils en place et invite à réfléchir autour de la norme ISO20400 et les labels Global Compact ou RFAR.
WinePilot : une plateforme pour accélérer la décarbonation des fournisseurs vitivinicoles
Cet outil innovant est dédié à la réduction de l’empreinte carbone des équipements et services vitivinicoles. Ce projet vise à créer une coalition d’équipementiers pour accélérer la transition écologique du secteur. Grâce à cette plateforme, les fournisseurs pourront :
- Mesurer l’impact environnemental de leurs équipements en temps réel.
- Construire des plans d’action pour réduire ces impacts.
- Faciliter le pilotage des données carbone par les interprofessions et les entreprises viticoles.
Deux plateformes existent déjà : pour les interprofessions et pour les entreprises viticoles. La plateforme fournisseurs servirait à mesurer par métier les impacts, remplacer les données de référence par les données réelles du fournisseurs chez ses clients, connecter les trois plateformes pour fluidifier l’information.
La décarbonation, un impératif pour le futur de la filière vitivinicole
Qu’il s’agisse de mesurer son empreinte carbone, de revoir ses pratiques de production ou de s’engager dans des achats responsables, chaque fournisseur peut contribuer à la réduction des émissions de CO2 et à la création d’une filière plus durable.
Ces initiatives collectives et outils montrent la voie à suivre pour atteindre les objectifs de décarbonation. En agissant dès aujourd’hui, les fournisseurs se préparent à répondre aux défis futurs et à saisir de nouvelles opportunités sur un marché de plus en plus sensible aux enjeux environnementaux.
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